Information et sensibilisation

Nous sommes fermement convaincus que la beauté du mystérieux monde souterrain est la meilleure incitation à rendre les efforts de conservation évidents à un moment donné.

Cela nécessite cependant une détection, une classification, une documentation et une information préalable. Ce n'est qu'après avoir défini les éléments dignes de protection entre les objets karstiques que l'on peut identifier les menaces et procéder à une évaluation globale. Il faut également tenir compte d'une zone de "captage" suffisamment large. Cela signifie que non seulement les grands systèmes de grottes bénéficient d'une priorité élevée, mais aussi les petites grottes, qui peuvent avoir une faible priorité en tant qu'objet considéré séparément. Du point de vue de l'histoire naturelle, les zones karstiques deviennent ainsi une seule et même entité.
Lorsqu'il s'agit d'informer le public sur les effets possibles de son comportement et sur les conséquences des activités de loisirs, ce contexte global complexe doit être rendu compréhensible et concret. Après tout, la beauté des grottes ne permet pas en soi de conclure qu'elles constituent un bien naturel digne d'être protégé. À cette fin, il est nécessaire, d'illustrer par exemple comment les activités agricoles et forestières sont liées à la protection des eaux et aux ressources naturelles en eau potable. Grâce à un accès largement libre au monde souterrain, les curieux ont la possibilité de s'immerger dans l'univers des grottes et du karst en utilisant leurs propres sens. Cela permet d'éveiller la compréhension de la nécessité d'une protection durable de ces phénomènes naturels et de créer une conscience suffisante des obligations de la Suisse en matière de protection des espèces faunistiques menacées.
L'engagement de SSS est basé sur la devise "discussion avant l'opposition" et partage ses connaissances des objets karstiques sur demande. Dans le cas de projets planifiés, les conflits éventuels avec les objets karstiques peuvent ainsi être identifiés à un stade précoce et les mesures nécessaires discutées. Si aucune solution appropriée ne peut être trouvée lors des négociations, le droit de recours des associations est exercé si nécessaire.


La SSS et le droit de recours des associations

Le droit de recours des associations permet à certaines organisations de faire contrôler la compatibilité des décisions prises par les autorités avec la législation sur la conservation de la nature et la protection de l'environnement.

La SSS dispose d'un droit de recours en vertu de la loi sur la protection de la nature et du paysage depuis 1998. Elle peut donc intervenir en tant que défenseur des grottes et du karst dans les soumissions de projets.
Le droit de recours des associations est l'un des instruments les plus efficaces et les plus performants dont nous disposons pour préserver l'originalité, l'intégrité et la beauté des grottes et du karst. Son application consciencieuse suit un ensemble de règles avec une procédure clairement définie.


Mesures de protection

Nos outils les plus précieux pour poursuivre les objectifs environnementaux sont l'information, la sensibilisation, la motivation et l'éducation.

Malgré les différents moyens d'information, les efforts et les excursions, il n'est malheureusement pas toujours possible de communiquer l'idée de protection de manière à éviter les dégradations ou à les réduire à un niveau tolérable.
Les projets de construction dans les zones karstiques mettent parfois en danger des formations rocheuses particulières, un processus de construction pouvant avoir un impact jusqu’au sous-sol. Des tunnels traversent des systèmes de grottes qu'ils entrecroisent et modifient le climat local en changeant les courants d'air. Les éoliennes peuvent mettre en danger les populations de chauves-souris. Pour pouvoir mettre en œuvre des projets importants sur le plan social (de la manière la plus écologique et la plus durable possible), il faut compiler au préalable toutes les informations existantes, réaliser des études et évaluer soigneusement les impacts.
Dans ce contexte, la SSS demande une étude spéciale dès que des zones karstiques sont touchées. Cela devrait garantir une prise en compte suffisante des caractéristiques spécifiques du karst. Souvent, même des changements mineurs dans les constructions prévues conduisent à des résultats nettement meilleurs.
Étant donné que les visites guidées de grottes deviennent plus problématiques à mesure que le nombre de visiteurs augmente, le trekking dans les grottes n'est acceptable du point de vue de la SSS que sous certaines restrictions.
Selon l'importance des objets karstiques, seule une protection préventive par des moyens légaux peut garantir une conservation sans restriction à long terme. Lorsque le principe de responsabilité personnelle en matière d'interdictions ne s'applique plus, les interdictions fondées sur les lois nationales et cantonales doivent être imposées en dernier recours, et l'accessibilité peut même devoir être restreinte. La SSS participe activement aux discussions législatives.


Surveillance/Monitoring

Les lois ne montrent leur efficacité que lorsqu'elles sont appliquées.

Même les objets naturels qui sont fondamentalement protégés peuvent rester en danger s'ils sont librement accessibles. Pour cette raison, les objets particulièrement menacés sont régulièrement visités afin de documenter leur évolution. Dans certains cas, ces visites sont effectuées en collaboration avec des experts d'autres organisations.   
Des déchets déposés par les visiteurs sont en même temps enlevés en fonction de leur quantité et de leur type, et il est noté si des panneaux d'information ou d'autres mesures peuvent être indiqués et semblent appropriés. En cas de pollution majeure, les autorités compétentes sont informées et, si nécessaire, une remise en état est prévue.


Les grottes polluées et leur assainissement

Les grottes ne sont pas des entités isolées. En tant que partie d'un vaste système karstique, elles sont intégrées dans un cycle global.

Les dépôts de déchets tels que les carcasses de voitures, les fûts d'huile, les résidus de peinture et de solvants, les piles mais aussi les déchets organiques peuvent être transportés très rapidement et presque sans être filtrés avec les eaux qui s'infiltrent. S'ils atteignent des sources ou des nappes phréatiques parfois bien éloignées via des voies d'eau souterraines, ils peuvent contaminer des zones entières d'eau potable.
Tout comme l'application d'engrais ou de pesticides sur les terres agricoles peut être dangereuse pour les animaux de l'habitat troglodytique, les déchets ou les substances issues de leur décomposition peuvent également modifier les conditions de vie, voire rendre les grottes inhabitables.
Si des déchets sont rencontrés lors des visites de surveillance ou si des grottes contaminées sont signalées par des tiers, la première chose à faire est de déterminer le risque qu'elles représentent. Plus les composants (qui peuvent avoir été déposé il y a longtemps) sont "toxiques", plus l'assainissement du site contaminé est urgent.    
Dans le cadre d'un concept d'assainissement, les autorités de la commune concernée et du canton responsable sont alors sollicitées pour une aide financière. Une source importante de financement est le Fonds OTAS pour les sites contaminés de la Confédération suisse. Une fois les coûts d'assainissement prévus couverts, les travaux, souvent techniquement complexes et parfois dangereux, peuvent être réalisés par des experts.

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